5 –Est-il un frein au développement ?

Les partisans du franc CFA estiment que le contrôle extérieur sur le CFA apporte une certaine stabilité et un bouclier contre la tentation de faire tourner la « planche à billets ». Il permettrait aussi de maintenir l’inflation sous les 3 % et de stabiliser la dette à un poids raisonnable. Les opposants au franc CFA pensent, eux, que l’Afrique devrait s’en affranchir rapidement, surtout pour casser ce lien historique avec la France.

6 – Est-ce à l’ordre du jour de quitter le CFA ?

Des réunions entre les hauts fonctionnaires de Bercy et les ministres de finances des pays membres de la zone CFA ont régulièrement lieu pour réfléchir à une sortie en douceur de la monnaie. De leur côté, certains groupes africains aimeraient en sortir car les accusations de néocolonialisme sont également récurrentes sur le continent et plusieurs manifestations contre le franc CFA ont eu lieu en 2017 au Bénin, au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Mali.

7 Le franc CFA freine-t-il le développement ?

Pour l’économiste sénégalais Demba Moussa Dembele, farouche adversaire du franc CFA, « c’est un frein au développement ». A ses yeux, « la priorité de la BCE (Banque centrale européenne) est de combattre l’inflation (et) la Banque centrale d’Afrique de l’Ouest est obligée de suivre la même politique ». A cause de cette priorité, poursuit-il, la Banque africaine « accorde moins de crédits aux entreprises locales et aux Etats africains ». Or, on sait que les entreprises ont besoin d’argent pour se développer et que l’Afrique en manque. Pour lui, « cette politique monétaire empêche toute politique d’industrialisation », maintenant la plupart des pays de la région dans le bas du classement des pays les moins développés.