Plusieurs questions s’imposent pour comprendre si l’appauvrissement de l’Afrique et l’aggravation de la crise migratoire sont la faute (seulement) du franc CFA :
1 – Quels sont les pays du franc CFA
155 millions de personnes utilisent le franc CFA comme monnaie. Celle-ci est utilisée dans quatorze pays (dont douze anciennes colonies françaises). Huit sont en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et six en Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Ces deux groupes de pays constituent deux unions monétaires distinctes.
2 – Quelle est cette monnaie ?
Établie en 1945, une quinzaine d’années avant l’indépendance des colonies françaises, cette monnaie est toujours en circulation. Sa valeur est aujourd’hui indexée sur l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA) ce qui maintient les économies africaines dans la dépendance de la politique monétaire européenne.
3 -Où est imprimée cette monnaie ?
Cette monnaie est imprimée à Chamalières, fief de l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing dans le centre de la France.
4 – Où va tout cet argent ?
Les vices présidents du conseil Italien, Matteo Salvini et Luigi di Maio, ont récemment accusé la France de se servir du franc CFA pour financer sa dette publique. Difficile de trancher. Ce qu’on sait, c »est que les Etats africains doivent déposer 50 % de leurs réserves en France ; en contrepartie, leur convertibilité illimitée avec l’euro leur donne une crédibilité internationale. Ces dépôts sont rémunérés et peuvent être retirés à tout moment. Mais, ce « mic-mac », il faut l’avouer, laisse songeur : ne s’agit-il pas d’une retro-commission déguisée ? Le livre du journaliste Péan, « la République des mallettes », va dans ce sens avec des « révélations » dignes d’un roman fiction.