Au niveau mondial, selon les chiffre officiels de l’OMS, chaque année environ 3,3 millions de personnes meurent de causes directement liées à la consommation d’alcool – les principales étant les maladies cardiaques, le cancer, les maladies du foie et les accidents de la route. Cependant, une récente enquête a montré que seulement 10% des personnes interrogées identifie le cancer comme un risque potentiel pour la santé lié à la consommation d’alcool.
La résignation
Force est de constater que les dirigeants du secteur de la production d’alcool et les gouvernements n’ont rien fait de concret pour changer les (mauvaises) habitudes des consommateurs. En effet, ici ou ailleurs, les mises en garde sanitaires obligatoires pour l’alcool sont rares. Par exemple, dans toute l’espace de l’UE, où la consommation d’alcool par habitant est la plus élevée au monde, aucune législation n’exige des avertissements sanitaires.
Pourtant, les gouvernements disposent d’outils et stratégies efficaces pour changer les comportements et réduire drastiquement la consommation d’alcool. Il s’agit notamment d’augmenter les taxes, les prix unitaires minimums sur les produits issus d’alcool. Mais, face à la superpuissance des multinationales, qui exercent une pression constante contre les interventions qui menacent leurs profits, la plupart des gouvernements se sont résignés, s’en remettant à l’alternative d’autorégulation.
L’autorégulation a montré ses limites : elle ne fonctionne pas ! car une industrie qui tire des profits de la vente d’un produit n’adoptera jamais rien qui pourrait amener les gens à boire moins. Une industrie « autorégulée » réglementera toujours pour optimiser les profits et non la santé publique.