L’excès de stress pousse de nombreux employés à perdre la maitrise de leurs nerfs. Ils fondent en larmes ou s’en prennent à leurs collègues. La surdose de travail et l’absence de loisir seraient à l’origine de ces réactions explosives. Même si aujourd’hui les employeurs sont plus tolérants sur les codes vestimentaires et les horaires de travail, ils acceptent moins le débordement émotionnel. Les larmes et les crises de colère sont généralement attribuées à des femmes qualifiées de faibles, instables et manipulatrices. Mais, exceptionnellement, l’émotion peut être une réaction sympathique ou même positive.

Génération volatile

Les employés âgés de 20 à 30 ans sont particulièrement enclins à s’exprimer spontanément de la même façon en privé comme en public, que ce soit sur Facebook ou au bureau. Des employeurs ont fait le constat que cette génération sanglote, s’impatiente et n’hésite pas à démissionner à la moindre frustration. Ces réactions découlent non seulement de l’immaturité juvénile, mais également de leur aversion patente pour la critique. Afin d’éviter cette saignée, lors de l’évaluation de rendement de la génération du millénaire, certains employeurs s’attèlent à équilibrer leurs commentaires de considérations négatives et positives. «Il ya une confusion dans l’esprit des gens, surtout au sein des jeunes générations, sur la façon de se conduire dans les bureaux ouverts. La séparation entre la vie professionnelle et la vie personnelle est devenue si poreuse que les protocoles ne sont plus claires », explique Anne Kreamer, auteur de « l’émotion dans le monde moderne du travail ». Selon elle, l’émergence de nouvelles normes de travail, est l’occasion d’apprendre aux jeunes employés comment éviter le déluge d’émotion.»

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Emotion positive

Les attitudes envers l’expression émotionnelle est une question de culture d’entreprise. Les entreprises dont les activités reposent sur la créativité individuelle, par exemple, ont tendance à être plus tolérantes envers les employés capricieux. Cependant, une étude récente montre que la maîtrise de soi est le comportement le plus clairement préconisée par les entreprises. Les seules fois où pleurer est admis dans le cadre professionnel, c’est quand le salarié subi une perte personnelle, comme le décès d’un membre de sa famille. Encore faut-il que cela se fasse discrètement. En revanche, il n’est pas acceptable que les pleurs soient publics et liées au travail, comme se sentir débordé, être attaqué lors d’une réunion ou avoir une dispute avec son supérieur hiérarchique.

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Inégalité

Une étude révèle que les hommes présentant des yeux humides – mais sans larmes qui coulent – sont appréciés par les femmes parce qu’ils démontreraient ainsi à la fois leur sensibilité et leur maîtrise de soi. Les gens méprisent en particulier les femmes, qui sont plus susceptibles que les hommes à pleurer. Les pleureuses sont vues comme hystériques et souvent rayées ou radiées pour incompétence professionnelle. Les collègues sont particulièrement critiques envers les femmes qui pleurent après la perte d’une cause. «Elles sont considérés comme manipulatrice et perdent leur contrôle dans 99, 99% du temps » affirme l’une d’elles qui admet avoir des larmes faciles. Une autre étude menée dans 37 pays, montre que les femmes vivant dans les pays occidentaux développés pleurent beaucoup plus que les hommes – et plus que les femmes vivant dans les pays en voie de développement.

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Injustice

Cette perception négative des femmes n’est pas nécessairement juste. En effet, les hommes sont socialisés dès leur plus jeune âge pour étouffer leurs larmes et garder leur sang-froid. Alors que les filles sont rarement encouragées à réprimer leurs émotions et grandissent dans cet état d’esprit. Les chercheurs ont également constaté que les femmes pleurent plus que les hommes – et plus abondamment – pour des raisons biologiques : leurs conduits lacrymaux et hormones ne sont les mêmes que ceux des hommes.

Des études sur le comportement des femmes et hommes occupant les postes à haute responsabilité ont également montré un traitement inégalitaire. Les observateurs attribuent la colère des femmes responsables à un manque de contrôle interne. Chez l’homme, c’est les facteurs externes qui le pousseraient à bout. Robert Sutton, professeur à l’université de Stanford explique : « Plus un homme a du pouvoir, plus il croit que les règles ne lui sont pas applicables. Il s’autorise donc à crier et à pleurer, comme bon lui semble »

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Illustration: Yin Jun