Les déchets électriques et électroniques n’arrêtent pas de croitre. Selon un rapport cartographiant 180 pays, ces abris pour des métaux, substances toxiques et dangereux pour les personnes et l’environnement, représentent chaque année une montagne de 65,4 millions de tonnes. Le rapport, paru sous le couvert de l’ONU, a été réalisé par le « Solving the E-Waste Problem », (« l’Initiative pour résoudre le problème des déchets ») , une plateforme de réflexion et d’actions qui regroupe des industriels, des autorités publiques, des ONG et des scientifiques.
Pollueurs mauvais payeurs
Le rapport du « Solving the E-Waste Problem » (StEp), montre que chaque année, environ 48,9 millions de tonnes de déchets électriques et électroniques (DEE) sont jetés à travers le monde, soit 19,6 kilos par habitant de la planète. Parmi les grands pays, les États-Unis en sont le plus grand générateur par habitant, avec 29,8 kilos par tête.
L’Union européenne est en moyenne à 19,2 kilos, avec l’Allemagne à 23,2, le Royaume-Uni à 21,8, la France à 21,1, l’Espagne à 18 ou encore l’Italie à 17,8 kilos.
Le Qatari a le plus gros impact au monde, avec 63 kilos par habitant.
Un Indien génère en moyenne 2,25 kilos de DEE, un Brésilien 7,1 et un Chinois 5,4 kilos.
En volume de déchets électriques et électroniques produits, la Chine (7,3 millions de tonnes par an) est numéro 2 derrière les États-Unis (9,4 millions). La Chine était d’ailleurs, en 2011, le premier marché de produits électriques et électroniques, avec 11,1 millions de tonnes commercialisées, devant les États-Unis avec 10 millions de tonnes.
Les téléphones portables (d’occasion) constituent la majeure partie des 14 millions de produits électroniques usagés exportés à destination de Hong Kong, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes .
Les vieux ordinateurs sont, eux, généralement envoyés dans des pays asiatiques, tandis que les appareils lourds, tels que les téléviseurs et les écrans d’ordinateurs, finissent dans des endroits comme le Mexique, le Venezuela, le Paraguay et la Chine.
Problème de recyclage
«Bien que nous disposons de nombreuses informations sur les impacts environnementaux et sanitaires négatifs des méthodes de recyclage des déchets électroniques primitifs, le manque de données complètes et sûres fait qu’il est difficile de saisir toute l’ampleur du problème», a expliqué Ruediger Kuehr , secrétaire exécutif de StEP . Avoir une idée plus précise de l’ampleur des déchets permettra de » conduire à une meilleure prise de conscience et une prise de décisions plus efficaces « , a-t-il ajouté.
Les problèmes liés au coût d’une élimination en toute sécurité de ces matériaux ont débouché sur une exportation massive de déchets électroniques vers les pays en développement où ils sont souvent tout simplement déversés dans des lieux exposant les enfants à des émanations dangereuses.
Un porte-parole de Greenpeace a d’ailleurs déclaré: » les E – déchets (les déchets électronique et électriques) sont souvent déversés dans des pays comme le Ghana, le Nigeria, le Pakistan, le Vietnam ou la Chine, où il n’y a pas d’installations pour le recyclage. Souvent les plastiques sont brûlés pour récupérer le cuivre et d’autres métaux, créant ainsi des dioxines hautement toxiques. «
Le rapport recommande « de créer des codes commerciaux pour les produits électroniques usagés permettant un meilleur suivi et une meilleure distinction entre les cargaisons ».
Notis©2013