Luiz Inacio Lula da Silva

Après plus de dix heures de débats à la Cour suprême, le « jugement du siècle » brésilien est tombé. Luiz Inacio Lula da Silva, président de 2003 à 2010, « père du peuple », figure de la lutte ouvrière sous la dictature, condamné en janvier 2018 à plus de douze ans de détention pour corruption, n’a pas échappé à la prison. Par six voix contre cinq, les juges lui ont refusé un habeas corpus – le droit de ne pas être emprisonné tant que tous les recours judiciaires n’ont pas été épuisés. Longtemps repoussée, son incarcération a débuté le 07 avril 2018.

La Cour suprême s’est défendu de juger « le legs économique et social » d’un homme hier classé parmi les plus grands leaders politiques au monde. Jamais une décision n’aura autant déchiré le Brésil, opposant ceux qui continuent de vénérer l’ancien chef d’Etat comme un demi-dieu à ceux qui le considèrent comme le pire bandit de l’humanité.

Lula a donc commencé, dans la nuit du 07 au 08 avril 2018, à purger une lourde peine (12 ans et 01 mois) de prison pour corruption.

La soirée du 07 avril a été agitée : Empêché une première fois par des militants de quitter le siège du syndicat des métallurgistes de Sao Bernardo do Campo, dans la banlieue de la capitale économique du brésil, le leader de 72 ans a été obligé de retourner à l’intérieur des locaux, où il est resté confiné près d’une heure. C’est finalement en avion qu’il a effectué le trajet de Sao Paulo au siège de la police fédérale de Curitiba, où il devrait occuper une cellule d’à peine 15 mètres carrés avec toilettes et douche privatives, avant son transfèrement.