Après une étude affirmant que regarder assidument des films pornos peut rendre aveugle, voilà une autre étude qui apporte une nouvelle couche sur l’inquiétude des « visionneurs» de la note rose. En effet, des chercheurs de l’Institut Max Planck, dont le siège est basé à Berlin, viennent de rendre publique une étude constatant que les hommes qui regardent beaucoup et souvent les vidéos pornos ont tendance à avoir un petit striatum, une zone du cerveau lié au système de récompense. Cette étude a également constaté que la connexion entre le striatum et le cortex préfrontal – la partie du cerveau associée au comportement et à la prise de décision – se dégrade au fur et à mesure qu’on regarde des films à caractère sexuel.

« Pornographication sociale »

Qui précède qui : le petit cerveau ou le porno ? Les chercheurs ne répondent pas clairement et de façon définitive à cette question. Cependant ils affirment que la pornographie provoque bel et bien le rétrécissement du cerveau. Cela étant, il se pourrait que les personnes dotées de petits cerveaux soient plus attirées par la pornographie. De toutes les façons, cette dernière information tirée de la recherche n’est pas particulièrement flatteuses pour les lapins du porno. Et, force est de constater qu’ils sont nombreux  ces amateurs! Selon un récent sondage, 80% des filles et 97% des garçons âgés de 16 et 20 ont déjà visionné une vidéo à caractère pornographique. Aux États-Unis, une femme sur trois se livre régulièrement à cette pratique et 70% des hommes âgés entre 18 et 24 ans visitent un site pornographique au moins une fois par semaine.

Dangers pratiques

Malheureusement, pour les amateurs de films pornos, le rétrécissement du cerveau n’est qu’un élément dans la liste des dangers potentiels de la pornographie. Les psychiatres ont, par exemple, montré que les utilisateurs du porno peuvent devenir insensibles aux appels de leurs partenaires sexuels habituels et développer une addiction pour le porno « mainstream », les obligeant à sombrer pendant des heures interminables sur Internet. En outre, cette addiction peut pousser les hommes à tenter de recréer des scènes de porno dans la chambre conjugale, avec des résultats souvent embarrassants et parfois désagréables.

Modération

Il ne fait guère de doute que la « pornographication » de la société moderne est une tendance forte et inquiétante, en particulier pour les jeunes. La question est  donc de savoir ce qu’il faut faire à ce sujet. Malheureusement, personne ne veut retourner dans le monde tel qu’il était avant la révolution sexuelle. Il est également impossible de faire rentrer le génie dans la bouteille, car cela suppose une nouvelle vague d’autoritarisme que la plupart des gens trouvent dérangeant, voire dégradant. En fin de compte, la réponse doit se trouver dans la modération. Si les dangers de la consommation excessive de la matière pornographique sont plus largement connus, peut-être que les amateurs commencerions à réglementer leur utilisation. A condition qu’ils aient encore toutes leurs facultés cérébrales.

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