Les investisseurs étrangers, les médias et les politiciens d’ici et de là-bas,  se font les avocats de la croissance de l’économie africaine. Tous ont deux mots à la bouche:  » Emergence Africaine « .

Mais, la majorité des Africains, qui vivent les réalités quotidiennes du continent, chantent, eux, un « Blues sobre, lugubre et misérable». Ils  se plaignent d’une croissance économique dont le « doux parfum » confisqué, demeure hors de leur portée.

La « Pauvreté vécue »

«Après plusieurs décennies de croissance en Afrique, la base de la pauvreté demeure », est le titre du rapport rédigé par l’organisation « Afrobarometer» (« le baromètre de l’Afrique »), qui a interrogé 51 605 personnes à travers 34 pays, sur une longue période .

Selon ce rapport, environ un Africain sur cinq peine à avoir un repas par jour, de l’eau potable ou des soins médicaux. Près de la moitié des personnes interrogées disent faire face à des pénuries occasionnelles.

Plus de deux personnes sur cinq n’ont pas de revenu suffisant pour mener une vie normale.

Enfin, les trois quarts déclarent avoir été sans ressources financières au moins une fois pendant l’année écoulée.

Ce que les rédacteurs dudit rapport appellent « la pauvreté vécue » n’a donc pas bougé d’un iota, malgré deux décennies de croissance économique localisée.

«Bien qu’une amélioration soit palpable dans cinq pays du continent (le Cap-Vert, le Ghana, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe), on constate une augmentation significative de « la pauvreté vécue » dans cinq autres pays (le Botswana, le Mali, le Sénégal, l’Afrique du Sud et la Tanzanie),  » peut-on lire dans le rapport.