Les employés sont les meilleurs juges de l’employeur. Un employé attend de son supérieur une définition d’objectifs raisonnables et la présentation d’une feuille de route claire et lisible. Malheureusement, de nombreux employés expriment la frustration d’être dirigés par des personnes dépourvues de vision, de culture et de compétence managériale. C’est que le leadership n’est pas donné à tous. Cela est particulièrement patent lorsque la direction est entre les mains d’une personne indigne du poste. Il en résulte une avalanche de mauvaises décisions et d’actes anormaux de gestion. Un dirigeant qui met en avant ses propres ambitions, au détriment de l’intérêt social, s’éloigne des employés et de la réalité de l’entreprise. Sur des questions compliquées, il prendra des décisions qui conduiront le groupe dans le mur. Heureusement, il existe des indices qui permettent de savoir si un dirigeant est apte à maximiser les ressources, c’est-à-dire : inspirer, motiver son équipe, réparer les erreurs et surtout prendre de bonnes décisions. Voici 06 comportements à bannir pour prendre les décisions susceptibles d’améliorer la performance d’une entreprise.
1. compter sur la force du précédent
Dans un article paru dans le Wall Street Journal en 2009, Sydney Finkelstein, professeur en management écrit : «Les dirigeants ont tendance à s’appuyer sur l’expérience du passé qui semble utile, mais est en fait parfois dangereux. Nous parlons beaucoup trop de l’importance de l’expérience. Je pense que nous exagérons cette importance, car l’expérience du passé ne correspond pas forcément et exactement la situation qui se présente. » En d’autres termes, le précédent n’a pas autant de force que l’on veut lui donner. Ce qui compte, c’est le présent dans toute sa cruauté. Cela explique pourquoi les dirigeants rééditent rarement un exploit accompli dans une société précédente. Un dirigeant doit être conscient des conditions de travail de ses collègues, et l’état réel des ressources, de façon à créer une nouvelle dynamique dans un nouvel environnement. Il faut d’abord savoir où se trouvent les nids de poule, les nœuds du problème et comment les précédents dirigeants ont procédé.
N’imposez donc pas vos méthodes pour atteindre ou attendre les mêmes résultats que naguère. Respectez votre nouvel employeur ou vous nouveaux collaborateur ainsi que la nouvelle dynamique du travail. Autrement, vous prendrez la mauvaise décision.
2. Politisation entrepreneuriale
Un chef d’entreprise politiquement marqué emprunte la voie de la mauvaise décision et du mandat de courte durée. En effet, avec une motivation managériale politiquement orientée, il est difficile pour un dirigeant d’entreprise de prendre des décisions objectives et d’assumer ses responsabilités essentielles. Les dirigeants, victimes du piège (ou rêve) politique, perdent leur identité et se font « phagocyter » par des considérations éloignées, voire contraires à l’intérêt de l’entreprise. Car, l’homme politique vit de rêve, alors que le chef d’entreprise est, lui, confronté à la dure réalité.
3. Objectifs flous
Quand vous ne savez pas ce que vous représentez, il devient d’autant difficile de prendre des bonnes décisions. On est ici dans le même processus que le piège du management clos. Dès lors que vous sentez instinctivement que vous n’êtes plus en phase avec les valeurs fondamentales qui fondent le travail en équipe, vous commencerez à prendre des décisions qui n’iront pas dans le sens de l’optimisation des ressources. En effet, la clarté des objectifs vous permet de prendre des décisions cohérentes avec le mandat assigné. Quand le but devient flou, vous perdez contact avec le réel ainsi que les ressources dont vous avez besoin pour prendre des décisions éclairées.
4. Mauvaise gestion des ressources disponibles
Il est difficile d’être un bon décideur, si vous n’utilisez pas efficacement les ressources à votre disposition. Les dirigeants qui se jettent toute de suite dans le travail, plutôt que de prendre le temps de se familiariser avec le nouveau cadre, auront du mal à jouer leur rôle et assumer leur responsabilité. Diriger ce n’est pas seulement motiver les gens et donner de l’inspiration à toute une équipe, mais c’est également savoir comment fonctionnent les outils et les ressources qui sont mis à votre disposition. Les dirigeants qui prennent des bonnes décisions améliorent continuellement leur base de données. Ils renforcent leur capacité à accéder aux informations réelles : les statistiques, les tendances et les résultats disponibles à partir de sources fiables. Ils utilisent toutes ces ressources afin de prendre des décisions opportunes qui auront un impact positif sur le fonctionnement de l’entreprise.
5. Ne pas voir grand
Les dirigeants qui ne voient pas les opportunités qui s’offrent à eux prennent de mauvaises décisions. Ils n’ont pas la vision circulaire qui est la capacité de voir de l’opportunité en toute chose. Un angle circulaire permet au leader d’avoir une large vision. Ainsi, il pourra anticiper les crises et adopter le changement de gestion idoine, sans précipitation ni contraintes. Lorsque vous voyez dans toutes occasions des chances à saisir, il est difficile d’être surpris par le cours des évènements.
6. Déficit de confiance
Les dirigeants qui n’ont pas suffisamment confiance eux-mêmes, deviennent désespérés et prennent des décisions de désespoir. Ils ne peuvent prévoir les conséquences de leurs décisions qui risquent de compromettre gravement le fonctionnement normal de l’entreprise.
Avez-vous assez confiance en vous, comme un leader ? Sauriez-vous vous adapter au monde du travail en perpétuelle mutation? Avez-vous la capacité d’adapter votre style, au moment opportun, aux codes d’un nouveau monde marqué par la diversité et le changement ?
Peut-être que vous êtes un leader qui a connu un succès dans le passé. Mais, cela ne signifie pas que vous aller réussir dans votre nouvelle entreprise. Vous devez continuer à améliorer vos compétences, connaître vos concurrents, investir dans votre développement professionnel, élever la qualité de vos produits et vous remettre toujours en question. Le leadership mène à la sagesse. Et long est le chemin qui mène à la sagesse.
Notis©2013
Sources: Sydney Finkelstein, “Think Again: Why Good Leaders Make Bad Decisions and How to Keep it From Happening to You”