Toute sa vie durant, Simone Veil œuvre sans relâche en faveur de la mémoire du génocide. Elle devient présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et salue avec émotion, en 1995, le « geste de vérité » de Jacques Chirac, qui reconnaît pour la première fois la responsabilité de la France dans la déportation des juifs. Même si La blessure est restée ouverte, Simone Veil a puisé dans ce grand carnage une incroyable énergie, comme si elle voulait que ses parents et proches disparus soient fiers d’elle.
L’IVG
Dès son retour en France, Simone Veil défie en effet le temps et les hommes avec la stupéfiante énergie d’une survivante. A peine rentrée des camps, Simone Veil s’inscrit à Sciences Po, se marie, élève trois garçons et décide d’appliquer sans délai le principal enseignement de sa mère : pour être indépendante, une femme doit travailler. Au terme d’un rude débat conjugal, Antoine Veil finit par transiger à condition que sa femme s’oriente vers la magistrature.
Elle devient la première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature. « Nos parents étaient assez atypiques, note son fils Jean Veil. Ma mère travaillait alors que celles de mes copains jouaient au bridge ou restaient à la maison. »
En 1974, le premier ministre Jacques Chirac lui propose d’être son ministre de la santé. « J’étais magistrat, la santé, ce n’était pas la chose principale de mon existence mais après de longues hésitations, j’ai fini par accepter », raconta-t-elle.
Très vite Simone Veil présente un texte pour autoriser l’IVG, qui lui vaut des milliers de lettres d’insultes.