Elle est chantée dans toutes les langues du monde : en arabe, basque, catalan, chinois mandarin, l’hébreu, le bété, le baoulé, le nigala, le tagalog… « Happy Birthday » (Joyeux anniversaire), pour lui donner son titre complet, est plus qu’une chanson : c’est un rituel parfois subi mais généralement désiré.
L’idée que ce petit air innocent de bonne volonté puisse causer de sérieux embarras semble donc presque inconcevable. Mais la vérité est là, réelle et implacable : vous devez être prudent quand vous chantez « Joyeux anniversaire » !
Faites-le pour le profit (à titre commercial) – pour la télévision, un film de cinéma, au stade ou même, simplement dans un lieu ouvert au publique, et vous pourriez recevoir une lettre d’assignation exigeant le paiement d’indemnités pécuniaires colossaux. C’est pour cette raison que cette chanson est très rarement interprétée à la télé ou au cinéma. Généralement, les protagonistes se contentent de prononcer en cœur une seule phrase : « Joyeux anniversaires ! ». Ce strict minimum a un seul objectif : éviter d’avoir à débourser de l’argent pour l’utilisation d’une poignée de notes et mots de musique.
Bien sûr, beaucoup seront surpris que quelqu’un puisse posséder encore les droits sur une chanson si populaire. En réalité Warner / Chappell, la maison d’édition du géant Warner Music Group, a discrètement acquis, en 1988, la licence d’exploitation commerciale de la chanson, moyennant 25 millions $, sans compter les autres frais cachés. En vertu de ce document de près de 200 pages, la chanson « Joyeux Anniversaire » est donc sortie du « domaine public » dans lequel elle sommeillait paisiblement depuis près d’un siècle.