Langage

Cecil Taylor était capable de performances pleines de calme, de crainte, suggérant une sorte de mouvement physique à travers des phrases musicales, comme sur l’interprétation en solo de « Pemmican » (de l’enregistrement en direct « Garden » en 1981). On peut également citer « Taht » de l’album de 1984, composition dans laquelle il s’engage à fond et à corps perdu – ses doigts martelant et volant à travers les touches, brisant le son polytonal, polyrythmique à travers les 11 morceaux d’une même pièce.

Comme un symbole de son sens aigu de la polyrythmie, certaines de ses plus grandes performances musicales ont été réalisées avec des batteurs, parmi lesquels Max Roach, Elvin Jones, Sunny Murray et Ronald Shannon Jackson.

Cecil Taylor c’est l’exemple même de l’artiste intransigeant. Cette obsession de la perfection transparaissait non seulement dans ses œuvres, mais aussi à travers ses entrevues très « contestataires ». Il a inlassablement lutté contre les définitions réductrices, cantonnant l’expression artiste, dictant de ce qu’un Musicien pouvait ou devait faire.

«Ce que j’essaie de faire, disait-il dans un entretien paru en 1994, c’est créer une langue. Une langue différente des autres. »

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