Rythmique Bop
Benjamin Alexander Riley, Jr. est né le 17 juillet 1933 à Savannah, en Géorgie, et a grandi à New York. Attiré par une fanfare ambulante, dès son plus jeune âge, il s’intéressa aux tambours. Il apprit les rudiments de la batterie grâce à de nombreux musiciens qui vivaient ou étaient de passage près de son quartier, à Harlem. Son premier professeur formel était un batteur très peu connu, Phil Wright.
Mais la principale influence de Ben Riley demeure le batteur Be-Bob de premier plan. Ce fut, raconta-t-il, comme un séisme lorsque » j’ai entendu Kenny Clarke pour la première fois… J’aime la façon dont il a accompagné les solistes ainsi que les subtilités qu’il a apportées à la batterie. »
Ben Riley adopta définitivement le langage du Be-bob.
Après un passage dans l’Armée de terre au milieu des années 50, Riley retrouva ses baguettes et tambours. Il débuta sa carrière professionnel, accompagnant le pianiste Randy Weston, les saxophonistes Stan Getz et Sonny Stitt. Il enchaina tournées et enregistrements avec d’autres saxophonistes de pointe, tels que Johny Griffin et Eddie «Lockjaw» Davis avec lesquels il enregistra une douzaine d’albums (1960 – 1962).
De tous ces « accompagnements », en dehors des actes fondateurs posés avec Monk (1964-1967) et la vague suscité par « The Bridge », l’association avec le pianiste Kenny Barron restera sans doute la plus féconde.
Le binôme Riley-Barron a commencé dans les années 1970 et s’est poursuivi pendant des décennies. Ce partage de valeurs communes n’acquit au sein d’un quartet dirigé par le contrebassiste Ron Carter. Puis, le groupe se transforma et prit la dénomination de « Sphere », en hommage à Thelonious Monk. La relation musicale entre Riley et Barron était si profondément imbriquée qu’elle semblait télépathique : Ben Riley anticipant tous les espaces, les changements de tempo et de dynamique du solo de Kenny Barron. L’on ne se lassera pas découvrir cette alchimie agissante en écoutant et réécoutant les albums portant majoritairement le nom du pianiste*, dont le dernier (Minor Blues) en date de 2009.