À quelques jours de la publication d’un rapport très attendu du Sénat américain sur les techniques d’interrogatoire de la CIA, Barack Obama s’est montré plus explicite que jamais sur les actions de l’agence de renseignement après les attentats du 11 septembre 2001. Lors d’une conférence qui s’est tenue à la Maison blanche, le 1er août 2014, le président Américain a, en effet, reconnu, comme il l’avait déjà fait par le passé, que des Américains avaient « torturé des gens » après les attentats du 11 septembre 2001, tout en appelant à ne pas les juger trop durement.
« Nous avons fait beaucoup de choses justes, mais nous avons torturé des gens », a-t-il reconnu devant la presse, évoquant la prochaine déclassification d’un rapport parlementaire américain sur les techniques d’interrogatoire musclé employées par la CIA entre 2002 et 2006, durant le mandat de George W. Bush.
« Il est important pour nous de ne pas être trop moralisateur a posteriori à propos du difficile boulot de ces gens. »
Les officiers de la CIA étaient « de vrais patriotes » mais « ceci dit, nous avons fait quelque chose de mal ». «Je pense que lorsque l’on regarde en arrière, il est important de se souvenir combien les gens avaient peur après la chute des tours jumelles (du World Trade Center), le Pentagone avait été touché, un avion s’était écrasé en Pennsylvanie (…) Les gens ne savaient pas si d’autres attaques étaient imminentes. Il y avait une énorme pression sur les épaules des forces de sécurité et nos équipes de sécurité nationale pour essayer de faire face à cette situation», a-t-il poursuivi.
« Aucune nation ne peut préserver sa liberté en poursuivant une guerre perpétuelle »
Barack Obama avait déjà évoqué les dérives de l’agence dans le contexte de l’après 11 septembre lors d’une conférence à devant un parterre de spécialistes de la Défense, en mai 2013 : « Dans certains cas, nous avons compromis nos valeurs les plus fondamentales en faisant usage de la torture pour des interrogatoires et en détenant des individus d’une manière contraire à la loi. » Barack Obama avait alors expliqué qu’en succédant à George W. Bush, son équipe et lui « ont banni sans équivoque la torture et affirmé notre engagement envers les droits civils, travaillé à aligner notre politique avec la loi et étendue nos consultations du Congrès ».
En 2010, Georges W. Bush avait reconnu explicitement des cas de torture, notamment par noyade stimulée, dans un livre intitulé, « Decision Points»( Crown Publishers).