Les circonstances du moment font donc que certains artistes voient peut-être moins d’avantages à s’associer à un label incontournable «depuis 1939», mais qui semble perdre pied sur l’avenir.

Un son pour la nouvelle  ère

La chanteuse Cassandra Wilson a enregistré quelques albums audacieux, novateurs et dévastateurs sous le couvert de Blue-Note

Environ 90% des quelque 1200 titres du catalogue Blue Note sont actuellement accessibles sur les plateformes de musique en ligne. Environ les trois quarts des revenus annuels de la société proviennent de la diffusion en continu et des ventes brutes de son énorme catalogue. Toutefois, seulement 1/4 proviennent des nouvelles réalisations du dernier millénaire.

En fait, en toute discrétion, le label a réinvesti une grande partie de son chiffre d’affaires dans la vente de ses nouveaux produits – même si le retour sur investissement  reste globalement modeste. A un moment où la musique expérimentale attire la curiosité des auditeurs plus jeunes, Blue Note envisage la possibilité de mettre son cachet sur le Jazz  pour maintenir son impact sur l’avenir de la musique contemporaine.
Le label semblerait basculer vers un auditoire plus jeune, sensible et fasciné par la double reconnaissance du streaming et du vinyle parmi les clients de moins de 50 ans.

L’album de Norah Jones, « Come Away With Me », a changé le profil et la trajectoire de Blue Note

Cependant, « Blue-Note » garde également le cap avec les anciens adeptes de Blue Note: des auditeurs de jazz chevronnés et des baby-boomers.
Gregory Porter a été le premier signataire de la nouvelle ère « Blue Note ». La générosité extrêmement efficace a fait de ce baryton l’un des plus gros vendeurs du label. Puis est apparu M. Glasper qui a enregistré «Black Radio». D’une certaine façon, «Black Radio» a (re)illuminé un passé historique de Blue Note –clin d’œil à de chefs-d’œuvre, comme «The Sidewinder» de Lee Morgan, «Black Byrd», e jazz acidulé que Charlie Hunter a réalisé pour le label dans les années 1990. Au cours de l’exercice suivant, Blue Note a réussi à enrôler  le bassiste expérimental, Derrick Hodge, puis José James, un baryton feutré doté d’un style funk semblable à celui D’Angelo.