Le label «Blue-note Records» évoque un son jadis triomphant dans le monde du jazz: le hard-bop des années 50 et 60, avec son swing infernal, des harmonies de cuivres bien agencées, des acrobaties pianistiques, des salles enfumées par des souffleurs endiablés, des lignes discontinues de contre bassistes inconsolables…
Un monde sans frontière
Depuis les années 1960, « Blue-Note »l a connu des haut et des bas, des fermetures partielles, des réajustements inventifs, tout en travaillant pour maintenir le tempo dans un monde au bord du précipice où le Jazz ne semblait plus avoir sa place.
Difficile de parler de tradition, en ce qui concerne « Blue Note ». Car, le «jazz» est un océan d’œuvres musicales qui englobe traditionalisme intellectuel, renégats, bourdonnements d’improvisations free-donnant. Et alors (so what ?), qu’est-ce que cela signifie, précisément? Peut-on encore parler de Jazz, lorsque la notion même de style semble avoir disparu? Cela les nouveaux dirigeant du « Meilleurs du Jazz depuis 1939 » l’ont bien compris.
«Black Radio» de Robert Glasper, le premier album totalement électrique sous le label « Blue Note » a reçu le Grammy en 2013 dans la catégorie du meilleur album R & B. La chanteuse Cassandra Wilson a enregistré quelques albums audacieux, novateurs et dévastateurs pour Blue Note au milieu des années 1990, alors qu’elle était une sorte de dissidente anti-conservatiste.
Mais, au cours de ces dernières années, les pianistes vedettes Robert Glasper et Jason Moran ont chacun refusé de poursuivre l’aventure, après effectivement plus d’une décennie, avec Blue Note. M. Glasper a fait passer sa musique au-delà du mur du jazz, alors que M. Moran se concentre de plus en plus sur un travail multidisciplinaire et publie lui-même ses albums personnels.