Le long de la ligne de touche, une rangée d’adultes, entre quarante et soixante ans, le visage déformé par la haine, crient tous contre un jeune homme qui pourrait être leur fils, Raheem Sterling, dans la soirée du samedi 08 décembre 2018, jour anniversaire de ses 24 ans.
L’attaquant Anglais -d’origine Jamaïcaine- avait, selon cette meute d’adultes haineux, commis plusieurs crimes: être bon footballeur, de race noire, portant le mauvais maillot, celui de l’équipe adverse.
Derrière le jeune homme, montait une clameur de gestes obscènes, de colère moyenâgeux et des propos indignes.
Pourtant, ces fans de football n’ont pas à s’inquiété ; ils ne seront sans doute pas inquiétés. Ils seront présents au prochain match de leur équipe favorite, puis à tous les matchs suivants. Car, un comportement menaçant, irrationnel, pouvant faire arrêter un individu dans la rue, est autorisé sur les terrains de football.
Dans les gradins d’un terrain de football, le langage violent fait rage. Les pires serments et insultes font tous partie de la plaisanterie ambiante qui alimente le plaisir de la foule.
Tout footballeur ayant porté plainte à plusieurs reprises après avoir été agressé verbalement se verra signifier une fin de non recevoir, à savoir que son salaire hebdomadaire faramineux justifie qu’il jeté dans l’opprobre par une foule en mal de sensation forte.
« Les footballeurs gagnent de grosses sommes d’argent, ils ont peu d’amour pour leurs clubs et leurs supporters, ils sont malpolis, et arrogants. Comment voulez-vous qu’ils ne récoltent pas des averses des tribunes ? » écrit un commentaire sur le site web d’un journal de sport. Comme si l’agression de Sterling, ou de n’importe quel footballeur est un jeu équitable.