Idéaliste, révolutionnaire et communiste, Fidel Castro a été un opposant farouche à l’impérialisme des États-Unis. Pendant près d’un demi-siècle, il a fait d’une minuscule île, Cuba, une épine sous les pieds de son puissant voisin capitaliste.
Il avait déclaré qu’il ne se retirerait jamais de la politique. Mais, une chirurgie intestinale d’urgence en juillet 2006 l’a conduit à remettre le pouvoir à Raul Castro. Moins idéaliste, Raul a fini par enterrer la hache de guerre. Il choqua le monde lorsqu’en décembre 2014 il annonçait le rapprochement avec le président américain Barack Obama.
En fin de compte, Fidel Castro a remporté le bras de fer politique contre Washington, même si le peuple cubain en a pâti. En remettant sur les rails les liens diplomatiques avec l’île, le Président Obama a reconnu que des décennies de sanctions américaines avaient échoué à faire tomber le régime et qu’il était temps d’essayer autre chose pour aider le peuple cubain à sortir de l’extrême pauvreté.
Pendant près d’un demi-siècle au pouvoir, Fidel Castro a esquivé tous les coups, notamment des complots d’assassinat, des tentatives d’invasion orchestrées par les États-Unis et surtout de dures sanctions économiques.
La guérilla
Née le 13 août 1926 d’un prospère propriétaire terrien venu d’Espagne et d’une mère cubaine qui était la gouvernante de la famille, le jeune Castro pendant ses études rêvait devenir un professionnel de baseball. Mais les rêves du jeune homme évoluèrent non pas dans le sport, mais dans la politique. Il s’engagea dans une opposition de guérilla au gouvernement de Fulgencio Batista qui était soutenu par des États-Unis. Pour son implication dans un coup d’Etat manqué, le jeune Fidel Castro fut incarcéré pendant deux ans. Libéré, il s’exila pour semer les germes d’une révolte. Le 2 décembre 1956, son groupe de disciples débarquèrent dans le sud-est de Cuba à bord du navire « Granma ». Vingt-cinq mois plus tard, contre toute attente, la guérilla évinça Batista et Castro fut nommé premier ministre.