Il y a plus de cinquante ans, en février 1965, paraissait «A Love Supreme», l’œuvre de l’un des musiciens les plus influents de l’art contemporain, John Coltrane. Plus que de la musique, il s’agit d’une ode à Dieu, car « Dieu est l’Amour suprême»*. Ce vaste recueillement (de 33 minutes divisé en quatre mouvements) n’a été interprété entièrement en concert par le quartet légendaire de John Coltrane qu’une fois au festival d’Antibes, le 26 juillet 1965.
Tournant copernicien de l’Histoire de la Musique, «A Love Supreme» n’est pourtant pas l’œuvre la plus aboutie de son auteur. Cependant, cet album demeure l’un des plus grands succès commercial du genre, avec plus d’un million d’exemplaires vendus dans le monde. Le magazine Rollins Stone l’a intégré parmi les 50 plus grandes œuvres musicales de tous les temps.
Genèse
Dans un documentaire sonore diffusé par la BBC, à l’occasion de la célébration de ce cinquantième anniversaire, le saxophoniste britannique Courtney Pine a raconté de la façon dont « A Love Supreme » a «parlé à toutes les générations, chacune y découvrant davantage de choses».
Le pianiste McCoy Tyner, qui faisait partie du quartet de Coltrane aux côtés du contrebassiste Jimmy Garrison et du batteur Elvin Jones lors du fameux enregistrement du 09 décembre 1964 à Englewood Cliffs, dans le New Jersey, a raconté: «Je l’écoutais (John Coltrane) jouer quelque chose, ou Elvin ou Jimmy, et je répondais. Le jazz est un sport d’équipe, comme le basketball. Certaines personnes peuvent dunker, mais vous devez être capable de passer la balle à vos partenaire.»