Se morfondre, faute de connexion au Web est une affliction qui affecte 6% des personnes – environ 182 millions – dans le monde entier. D’après une étude menée dans 31 pays, à travers 07 régions du monde, le Moyen-Orient serait la zone la plus touchée par le fléau. Les pays étudiés sont, notamment, les États-Unis, l’Australie, l’Autriche, l’Estonie, la France, l’Allemagne, l’Irlande, la Norvège, la Suède, le Royaume-Uni, la Bulgarie, Chypre, la République tchèque, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, la Pologne, la Roumanie, la Serbie, la Slovénie, l’Espagne, l’Iran, Israël , le Liban, la Turquie, la Chine, Hong Kong, Inde, Corée du Sud, Taiwan et la Colombie.

Les taux par régions

Les plus fortes dépendances au web ont été signalées dans le Moyen-Orient (y compris l’Iran, Israël, le Liban et la Turquie) avec 10,9% de la population qui serait atteint par le « virus » internet. Le taux de prévalence la plus bas se trouve dans le Nord et l’Ouest de Europe (2,6%), comparativement au taux de 6.1% qui prévaut  dans le Sud et l’Est de l’Europe. L’Amérique du Nord a un taux de prévalence de 8%, tandis que l’Océanie est à 4,3%.

Le taux de pénétration d’internet (TPI), c’est-à-dire la capacité d’accès à la toile, dans les zones étudiées, serait de 68%. Le TPI le plus élevé se trouve en Océanie (89%), tandis que le Moyen-Orient détient le plus faible TPI (55%). Ce qui donne à penser que, malgré le peu de personnes ayant accès à l’Internet au Moyen-Orient, ceux qui y ont accès tombent plus facilement dans la dépendance.

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La liberté d’expression

Commentant ces chiffres, un psychologue spécialiste des addictions liées à la nouvelle technologie a affirmé : «L’internet est un espace extraordinaire pour la liberté d’expression. Sur internet on se sent plus libre que dans le monde réel, que ce soit les échanges d’idées ou de contenu par le biais des médias sociaux ou les sites de téléchargement ou encore de droit de réponse sur les articles de presse. Les gens utilisent internet pour déstresser et s’exprimer de façon anonyme. C’est donc un espace favorable à la ventilation des sentiments les plus enfouis. Toutefois, ce confort virtuel crée un risque de déconnection aux questions qui touchent à la vie réelle et quotidienne. »

En outre, on constate non seulement que la dépendance au web se banalise, mais aussi que la dépendance technologique va de pair avec un besoin constant d’être connecté. Une autre recherche récente a constaté que plus de la moitié des utilisateurs de gadgets électroniques (53%) dans le monde entier admettent souffrir d’anxiété lorsque leur téléphone est hors de leur portée. Les personnes interrogées ont ajouté qu’elles perçoivent une cure de désintoxication numérique comme étant «aussi stressante qu’une visite chez le dentiste ou même le jour de leur mariage. »

Les signes de dépendance au WEB

• ignorer et éviter d’autres activités pour passer plus de temps sur un écran ;

• avoir le sentiment d’être en ligne alors qu’on est déconnecté ;

• être critiqué par les autres au sujet de la quantité de temps passé en ligne ;

• se sentir tendu ou mal à l’aise en cas de difficulté d’entrer en ligne.

L’Internet fait partie intégrante de la vie moderne. Mais, il est important que nous puissions trouver le juste équilibre dans la maximisation des avantages des nouvelles technologies afin d’éviter une dépendance malsaine. Quand les appareils connectés commencent à asseoir leur emprise sur le comportement de son utilisateur, une déprogrammation des habitudes doit être immédiatement entamée pour casser le cycle de la dépendance.

Le traitement de la dépendance au WEB

Les spécialistes suggèrent de commencer par une déconnection graduelle. Schématiquement, il s’agit d’imposer quelques jours d’abstinence complète suivie d’une réintroduction contrôlée. Après la première cure de désintoxication de 72 heures, le traitement devrait varier en fonction de la gravité de l’addiction et du niveau d’adaptation. Le véritable défi commence lors de la réintroduction de la technologie dans la vie de l’intéressé. Elle est d’autant plus délicate que la technologie est désormais une partie intégrante de la vie moderne.

Notis©2014

Sources: «Internet Addiction Prevalence and Quality of (Real) Life: A Meta-Analysis of 31 Nations across Seven World Regions» by Cecilia Cheng, PhD and Angel Yee-lam Li, BA