Grâce à la socialisation des réseaux, il est désormais possible d’utiliser le libre accès à une connexion sans fil pour communiquer avec ses amis ou obtenir des informations sur un état financier individuel. Sans rien payer, hormis le prix du café,  l’on peut accéder au site ou à l’application de sa banque afin de transférer de l’argent d’un compte d’épargne à un compte courant. Mais ce dont l’utilisateur du wifi gratuit ne se doute pas, c’est que se cache à quelque pas de lui des braqueurs de banque d’un nouveau genre.

Le cyber-braqueur

Contrairement à ce qu’on voit dans les films, un homme ne surgira pas cagoulé brandissant un fusil à canon scié. Ce voleur des temps modernes est d’une apparence respectable : bien habillé, d’une trentaine d’années, penché sur son ordinateur, concentré sur des e-mails. Il peut aussi, tout simplement s’agir d’un étudiant qui discute avec un copain tout en pianotant sur une tablette. A l’insu de tous, cette nouvelle version de voleur de banque opère silencieusement,  récoltant toutes les données privées des autres usagers des espaces ouverts au publique. Le seul signe qui pourrait interpeller c’est son sourire devant les détails des journaux de banque qui apparaissent sur ​​son écran.

Le sentiment d’insécurité

Pour finaliser la casse, il ne restera au cyber voleur de faire trois choses : copier, coller et piller purement et simplement le compte d’une victime qui ne se doutant de rien fini tranquillement de boire son petit café. Il vient d’être victime d’une violente agression. Il ne s’en rendra compte que lorsqu’il se rendra dans une banque ou dans un distributeur automatique pour retirer de l’argent. Il découvrira que chaque centime de son compte bancaire a été totalement vidé. Ou alors un appel téléphonique de la banque l’informera qu’un voleur en ligne a piraté son compte et volé tout l’argent qui s’y trouvait. Le plus souvent, les victimes de cyber-vol sont définitivement envahis par un sentiment d’insécurité qui leur fait perdre toute confiance dans leur banquier.

Après la colère et la résignation, viendra la question : « comment le voleur a-t-il fait ? ». La réponse réside dans la constitution du smartphone. Contrairement à la croyance commune, ces appareils ne sont sécurisés. En effet, il est facile pour les criminels d’y accéder. Comme les banques ne sont pas tenues de signaler à la police chaque fois qu’une violation de la sécurité a lieu, il est très difficile d’établir l’ampleur du phénomène. Toutefois, selon les experts en sécurité Internet, c’est une menace croissante.

Les procédés

Les cybers braqueurs utilisent deux voies pour accéder au téléphone portable de leurs victimes.

Une voie est ouverte par la fonction radio « Bluetooth» du téléphone portable, qui, lorsqu’elle est allumée, lui permet de «parler» à d’autres appareils compatibles qui sont à proximité. Cela signifie qu’un pirate installé non loin peut utiliser son propre ordinateur portable compatible Bluetooth pour se connecter à  appareil de sa proie à l’insu de ce dernier. Ce processus est parfois appelé «bluejacking» ou, plus exactement, « bluesnarfing » (du mot d’argot « snarf» qui signifie manger, boire ou dévorer). Cependant, la voie du « Bluetooth » est pratiquement rare.

La méthode la plus courante consiste pour les escrocs à utiliser la connexion Wi- Fi du smartphone de leur victime. Ils s’appuient sur le fait que la plupart des internautes ont une confiance aveugle quant à la sécurité des réseaux auxquels ils sont connectés librement. Par exemple, lorsque vous êtes dans un hôtel, votre smartphone vous présentera une liste de réseaux Wi -Fi que vous pouvez utiliser pour connecter votre téléphone à Internet. La majorité de ces réseaux sont gérés par des entreprises légitimes, mais parfois ils sont effectivement crées par un criminel masqué muni d’un simple ordinateur. Ces réseaux ont souvent des noms à consonance banale, comme « une connexion Wi –Fi » pour tromper la vigilance. Mais une fois connecté à un réseau contrôlé par un voleur, ce dernier peut surveiller tout ce que vous faites. De ce fait, il peut aspirer les mots de passe et les informations de connexion relatives à votre compte en banque. En fait, le processus est si simple que les voleurs peuvent voler des sommes colossales en quelques heures. Heureusement, il existe des moyens pour combattre les cybers-voleurs.

Les précautions à prendre

De loin, la meilleure façon de dérouter un cyber-braqueur est de mettre en place votre propre réseau privé virtuel (VPN) sur votre ordinateur à la maison. Ensuite, lorsque vous utilisez une connexion Wi-Fi « hotspot », vous pouvez utiliser votre smartphone pour vous connecter à votre ordinateur à la maison et utiliser sa connexion sécurisée à Internet pour accéder aux pages Web en toute sécurité. Cependant, il s’agit clairement d’un défi technique et la plupart des internautes ont besoin de l’aide d’un expert en informatique pour le faire.

Une autre façon de rester en sécurité est de s’assurer que les pages Web soi-disant sécurisés comportent un petit cadenas dans la barre d’adresse, ainsi que la préface «https» au lieu de «http». Ces indications signifient que la page est sécurisée et non visible par les autres.

Troisièmement, assurez-vous que vous installez régulièrement les mises à jour proposées pour le logiciel de navigation de votre smartphone. Ces mises à jour contiennent les derniers outils pour lutter contre les pirates, qui aiment des navigateurs périmés.

En claire, la meilleure défense est d’utiliser le bon sens et d’accéder à des informations privées sur le web que quand vous êtes absolument sûr que le réseau Wi -Fi est fiable. Si vous avez des doutes, passez-vous de votre smartphone ou utilisez le plus tard. Le meilleur moyen de vous mettre à l’abri de l’irréparable est de parler au monde autour de vous ou lire un journal ou un livre que vous n’avez jusque-là pas eu le temps de terminer.

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